C’est un premier disque solo paru chez Klarthe de l’accordéoniste Marie-Andrée Joerger.
Artiste d’aujourd’hui, Marie-Andrée Joerger partage une passion identique pour le répertoire classique et celui plus contemporain.
Elle prend d’ailleurs une part active dans la création contemporaine, ayant créé de nombreuses œuvres en collaboration avec des compositeurs tels que B. Cavanna, D. D’Adamo, M. Matalon, M. Mochizuki, A. Posadas, A. Schlünz, R. Cendo, A. Dumont, A. Emler, A. Markéas, en solo ou en ensemble et notamment la première oeuvre solo pour accordéon de Thierry Escaich à la Philharmonie de Berlin.
C’est cette dualité qui est l’objet de cet album : Bach en miroir. Les reflets des préludes et fugues s’étendent de Claude Balbastre à Thierry Escaich, en passant par Mozart, Clara Schumann et Max Reger, en une sorte de progression chronologique autour d’un axe fondateur, la musique de Jean-Sébastien Bach. Un clin d’œil à l’universalité de la forme musicale des préludes et fugues, ou plus prosaïquement à la musique de Jean-Sebastien Bach, qu’elle que soit l’époque et l’instrument…
Cela renvoie aussi à un album sorti il y a quelques années par l’accordéoniste star de l’époque Richard Galliano, quittant momentanément le jazz pour frayer chez Deutsche Grammophon en terres germaniques.
Et décidément, on se repose la même question : comment se fait-il que cet instrument arrive à reproduire autant d’émotions sur ce répertoire plus orienté vers la grandeur et le recueillement que vers les trottoirs tonitruants où les guinguettes populaires ?
Peut-être le souffle perceptible tant à l’accordéon qu’à l’orgue d’église arrive à susciter cette émotion ainsi que cette sensation que ces pièces de musique auraient très bien pu être écrites pour cet instrument ?
J’ai en tous cas la faiblesse d’y croire.
Pour le reste, c’est la subtilité d’un jeu totalement respectueux de l’art du contrepoint, et adaptant l’instrumentation sans dénaturer l’œuvre, qu’on a le plaisir d’écouter. Car l’accordéon se pose ici comme médiateur, cherchant le consensus entre la profondeur et le souffle de l’orgue et le rythme et lisibilité d’un clavecin. Mais c’est aussi une lecture respectueuse et éclairée de l’écho de la musique de Bach chez les générations suivantes.
De bien captivants préludes et fugues !
- Titre: Bach en Miroir – Préludes et fugues de Bach, Balbastre, Mozart, Schumann, Reger, Escaich
- Artistes: Marie-Andrée Joerger (accordéon).
- Format: PCM 24 bit, 88,2 kHz
- Ingénieur du son: Fabrice Planchat.
- Editeur/Label: Klarthe.
- Année: 2021
- Genre: Classique
- Intérêt du format HD (Exceptionnel, Réel, Discutable): Discutable.