Iván Fischer reste attaché à la clarté et, si le résultat global est particulièrement soigné, cela manque à mon goût de muscle, ce qui desservira peut-être la tension qu’on attend dans ces deux symphonies.
La première nous est livrée avec d’excellentes qualités de timbre, dans un style presque viennois, mais le Budapest reste pesant, comme s’il luttait contre la gravité. C’est lisse et il ne se passe finalement pas grand chose.
On ne ressent pas l’élan et l’énergie qu’on trouve dans l’interprétation d’un Philippe Jordan à la tête du Symphonique de Vienne, pour faire écho à une version récemment écoutée.
Le menuetto est certes très plastique, avec une superbe profondeur de champ, mais il manque cruellement de rythme et d’entrain.
Seul « l’allegro molto e vivace » final arrive à redonner un semblant d’influx nerveux à la première symphonie, il était temps…
Photographie un peu différente sur la cinquième : l’ouverture est magnifique, la tension palpable, une certaine souplesse également. On sent immédiatement qu’on est en présence d’une grande version.
On peut d’ailleurs difficilement imaginer Ivan Fischer ne pas être au rendez-vous dans « l’andante con moto ». Il est effectivement bien là et nous propose le juste équilibre de pesanteur et de finesse. Quelques étirements pourront peut-être paraître superflus, mais cela reste un superbe deuxième mouvement, servi par des cordes de grande classe.
Les contrebasses dans le scherzo sont excellemment timbrées, le tempo en revanche extrêmement sage. C’est d’ailleurs le seul reproche qu’on peut formuler, le petit manque de folie qui caractérise cette interprétation parfaitement exécutée mais sans grande prise de risque.
C’est donc un oui pour la cinquième et un non pour la première, un bilan somme toute mitigé qui ne doit pas éclipser l’intérêt de celle du Destin.
- Titre: Beethoven – Symphonies N°1 & 5
- Artistes: Ivan Fischer, Budapest Festival Orchestra
- Format: DSD 64
- Ingénieur du son : Jared Sacks
- Editeur/Label: Channel Classics
- Année: 2020
- Genre: Classique
- Intérêt du format HD (Exceptionnel, Réel, Discutable): Réel.