Cascavelle réédite l’enregistrement live de deux monstres sacrés, le duo Argerich / Rabinovitch, capté au Festival d’Echternach, Philharmonie du Luxembourg le 24 mai 2006.
J’ai mis en fait beaucoup de temps à coucher des mots sur le papier.
Il est en effet des performances qui viennent peupler l’histoire de la musique classique moderne et celle-ci en fait indéniablement partie.
Fort de ce constat, que dire vraiment de plus, sinon ajouter du superlatif au superlatif, ou broder sur la thématique « je t’aime, moi non plus »?
Cet enregistrement est somme toute assez rare car les deux interprètes semblent au même niveau de flamboyance, développant et s’alimentant l’un l’autre d’une incroyable énergie.
Ce disque regroupe deux enregistrements live distincts, le plus récent étant celui du Luxembourg joué a 4 mains, le plus ancien ayant été réalisé au Cloître des Jacobins à Toulouse dix ans auparavant, récital d’Alexandre Rabinovitch-Barakovsky.
Celui du Luxembourg bénéficie d’ailleurs d’une meilleure prise de son (ou d’un travail de post-production plus abouti).
Le programme attribue la part du lion à Rachmaninov, avec les suites 1 opus 5 et 2 opus 17, ainsi que les préludes opus 23 n°5, 6 et 7.
Pour compléter une programmation placée sous le signe de la virtuosité, quoi de plus normal que de retrouver également un extrait de Ma mère l’Oye de Maurice Ravel et la valse opus 39 n°15 de Johannes Brahms ?
Bien évidemment, la première partie du disque qui met à l’honneur le duo de pianistes est la plus exaltante. Et bien que Martha Argerich nous a livré un nombre incroyable de pépites interprétées en duo, celui-ci fait figure d’état de l’art.
On pourrait presque croire qu’on entend là une pianiste et son clone, sauf que le résultat me semble supérieur à la somme des deux.
Il ya en effet toujours un peu de distance entre un interprète et l’autre dans ce genre de récital pour deux pianos. Souvent d’ailleurs, cette distance sert à alimenter une forme de dialogue concertant, comme si le fait d’être deux imposait cette dualité sonore. Là, c’est pourtant difficile de ressentir ce petit décalage. Il y a une forme d’harmonie rare, une unité qui jouerait à l’unisson, ou du moins, regrouperait deux sensibilités si proches qu’elles semblent fusionner en permanence.
Je tiens néanmoins à préciser qu’il ne s’agit pas de dévaloriser la performance seule d’Alexandre Rabinovitch-Barakovsky, qui reste remarquable, dans les trois préludes Opus 23 (5, 6 et 7) de Rachmaninov. En effet, que d’énergie et de sens de la pulsation dans cet enregistrement au Cloître des Jacobins de Toulouse.
Car sans ce début en duo aussi somptueux, on classerait cet enregistrement toulousain sans nul doute parmi les meilleures performances live de ces trois Préludes.
Un disque à écouter ou réécouter d’urgence.
- Titre : Martha Argerich Alexandre Rabinovitch-Barakovsky – Live in Luxembourg 2006.
- Artistes : Martha Argerich (piano), Alexandre Rabinovitch-Barakovsky (piano).
- Format: PCM 16 bit, 44,1 kHz.
- Ingénieur du son: nc.
- Editeur/Label: Cascavelle VDE-GALLO.
- Année: 2025.
- Genre: Classique.
- Intérêt du format HD (Exceptionnel, Réel, Discutable): Format CD uniquement.
