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Mendelssohn – Violin Concerto in E minor, Violin Sonata in F major (1835), Songs without words.

Un programme exclusivement dédié à Felix Mendelssohn pour le violoniste parisien Augustin Dumay : le Concerto pour violon en mi mineur, avec l’Orpheus Chamber Orchestra, la sonate pour violon et piano en fa majeur avec le pianiste Jonathan Fournel, ainsi qu’une sélection de Romances sans paroles (arrangement pour violon et piano par David Walter et Fritz Kreisler) avec le même pianiste.

Augustin Dumay revient ainsi au Concerto en mi mineur de Mendelssohn après une interruption de plus de 30 ans, depuis son premier et unique enregistrement de l’œuvre pour EMI. 

Avec cette nouvelle version, il collabore avec l’Orpheus Chamber Orchestra, l’orchestre sans chef, qu’il dirige lui-même depuis son archet, pour donner une nouvelle perspective à cette œuvre populaire, et à la discographie abondante.

Si l’histoire de ce concerto au disque ne manque d’ailleurs pas de chefs convaincants, cette version met l’accent sur l’interprétation d’un grand violoniste, aux timbres chatoyants, mais accompagné par un orchestre plutôt timide, ou du moins trop linéaire. J’eu aimé qu’il puisse ralentir à certains moments, gérer un peu mieux les silences, ce que fait d’ailleurs admirablement le soliste.

Difficile en effet de se renouveler totalement dans un répertoire aussi richement enregistré.

Mais ce violon est incroyablement charmeur, et je suis resté accroché à cette partition de bout en bout, me délectant de cette belle et plantureuse sonorité. Augustin Dumay est toujours sans conteste un des très grands interprètes de son époque.

Le reste du programme comprend la dernière Sonate pour violon et piano en fa, à laquelle le compositeur a travaillé en même temps que le concerto pour violon mais qu’il n’a jamais publiée. 

Dumay est accompagné ici par un jeune prodige, Jonathan Fournel, ayant récemment remporté le prestigieux Concours Reine Elisabeth. Cette sonate, contrairement au concerto, est rarement enregistrée et elle est interprétée avec beaucoup de spontanéité par les deux musiciens. Cette fois-ci, Augustin Dumay se sent de toute évidence davantage épaulé.

La prise de son vient d’ailleurs renforcer le plaisir d’écoute avec un champ sonore réverbérant mais sans excès, ce qui procure une belle sensation de présence des deux instrumentistes.

Il y a de l’engagement dans cet allegro vivace, davantage que chez le duo Mutter / Previn chez DG, et tout autant, voire un peu plus, que la paire Mintz / Ostrovsky chez le même éditeur, ou Mintz / Prosseda chez Decca, pour évoquer deux de mes références personnelles pour cette sonate de Mendelssohn.

On passe ainsi un délicieux moment à l’écoute des deux musiciens, qu’on retrouve ensuite dans une sélection de Romances Sans Paroles, œuvre initialement composée pour piano et constituée de huit recueils et quarante-huit pièces brèves, arrangées ici pour violon et piano.

Même impression d’élégance et de grande complémentarité entre le piano et le violon dans l’exécution de ce florilège de romances, qui s’avèrent plus complexes qu’elles ne paraissent de prime abord.

Au final, Augustin Dumay remporte notre totale adhésion au travers d’un programme particulièrement soigné, vivant et émouvant. Un excellent disque !

  • Titre: Mendelssohn – Violin Concerto in E minor, Violin Sonata in F major (1835), Songs without words.
  • Artistes : Augustin Dumay (violon), Jonathan Fournel (piano), Orpheus Chamber Orchestra.
  • Format: PCM 24 bit, 96 kHz.
  • Ingénieurs du son: Tim Martyn, Jean-Martial Golaz.
  • Editeur/Label: Onyx.
  • Année: 2022
  • Genre: Classique.
  • Intérêt du format HD (Exceptionnel, Réel, Discutable): Réel.