Le contrebassiste roumain Petru Iuga livre ici un bel hommage au répertoire chambriste dédié à son instrument. Deux sonates pour contrebasse et piano viennent encadrer deux sonates pour contrebasse seule.
La sonate de Schubert D821, initialement écrite pour l’arpeggione, et outre sa nature consensuelle en comparaison des autres œuvres de la programmation, met parfaitement en exergue la complicité entre les deux protagonistes.
C’est une interprétation d’une grande fraîcheur, évitant les excès de pathos, de vibrato trop appuyé ou d’accélérations trop vives. On ressent ainsi une certaine maturité vis-à-vis de l’œuvre et la retenue des deux interprètes n’a d’égale que leur justesse. Un moment d’une exquise subtilité !
Les passages solo des sonates opus 108 de Weinberg et opus 58 de Yuri Levitin sont plus difficiles d’accès pour le néophyte de la contrebasse en tant qu’instrument soliste.
La sonate de Weinberg donne néanmoins la mesure de la virtuosité du contrebassiste roumain. C’est évidemment un art que de faire chanter une contrebasse en faisant ressortir autant de subtiles nuances.
La sonate d’Hindemith pour contrebasse et piano redonne une vraie respiration à l’instrument de Petru Yuga. C’est beau, la composition est magnifique, et elle semble particulièrement bien servie par les deux protagonistes.
Paul Hindemith fut, lorsqu’il publia sa Sonate pour contrebasse et piano en 1949, le premier compositeur de renommée internationale à dédier une telle œuvre à la contrebasse.
Alors que les premier et deuxième mouvements de cette composition forment de courtes miniatures ressemblant à des scherzos, le mouvement final, métriquement indépendant et fondamentalement lent, se développe en un point culminant. Un récitatif sous forme de dialogue libre entre les deux instruments conduit à une coda – un passage de chant sans prétention et gracieux – qui met fin brusquement au mouvement et à la sonate.
C’est ainsi un très agréable et intime moment que l’on passe avec cet instrument, et auquel se joint un piano particulièrement complice et chantant. A recommander sans aucune réserve !
- Titre: Petru Iuga / Oliver Triendl
- Artistes: Petru Iuga (contrebasse), Oliver Triendl (piano).
- Format: PCM 24 bit, 96 kHz
- Ingénieur du son: Bernhard Hanke.
- Editeur/Label: Solo Musica.
- Année: 2021
- Genre: Musique classique.
- Intérêt du format HD (Exceptionnel, Réel, Discutable): Réel.