Qu’attendez-vous pour consommer moins ?
Et si la hi-fi se mettait enfin au diapason ?
Pourquoi en effet faudrait-il que cette micro-industrie échappe à la réglementation européenne et aux normes environnementales sous prétexte qu’elle relèverait davantage de l’artisanat que d’un secteur productif à grande échelle ?
Il est clair que ces entreprises ne sont guère représentées (entendez qu’elles ne bénéficient pas de porte parole officiel, sauf si on considère que le groupement de journalistes de la presse hi-fi de l’EiSA puisse avoir un rôle minime de représentant de l’industrie).
Rarement l’argument de la consommation électrique est mis en avant. Qui s’en soucie vraiment ? Sans doute très peu de monde, voire personne…
Et pourtant le rendement d’un amplificateur en pure classe A est parfois tellement catastrophique que votre convecteur électrique âgé de 10 ans deviendrait presque un modèle de sobriété énergétique.
La popularité croissante de la classe D aurait dû pourtant susciter un plus vif intérêt pour les économies d’énergie.
Les alimentations à découpage et les modules d’amplification PWM auront permis d’augmenter en effet l’efficacité énergétique des amplificateurs de façon significative. Sans doute mieux pris en compte dans le segment du home-cinéma, les appareils ont également fortement réduit leur consommation en mode veille.
Il faut bien reconnaître malheureusement que les arguments mis en avant par les fabricants concernent la plupart du temps la puissance disponible ainsi qu’une plus grande neutralité, ou moindre distorsion, mais rarement l’efficacité énergétique.
Est-ce que les fréquences d’utilisation moins élevées comparées à celle d’un lave-linge ou d’un réfrigérateur permettraient finalement de rendre superflu le critère de la consommation pour un amplificateur ou un lecteur CD ?
Même les téléviseurs sont soumis à cette obligation d’affichage de leur consommation électrique annuelle basée sur une utilisation théorique de 4 heures par jour et 365 jours / an.
Mais pour les maillons de nos (chères) chaînes hi-fi, c’est bien souvent le parcours du combattant pour obtenir seulement des détails relatifs à la consommation.
Et pourtant, compte tenu de l’inertie de certains amplificateurs en classe A, il serait judicieux de connaître précisément leur consommation en veille ou en préchauffage : pour exemple, un intégré Accuphase E800 consomme 180 W au repos. Autant dire qu’il est fortement déconseillé de le laisser allumé en permanence ! Difficile pour autant d’optimiser la consommation d’un appareil fonctionnant en classe A. Mais amusez- vous à faire le calcul de la consommation électrique annuelle de votre système audio complet, et vous pourriez avoir sans doute quelques surprises !
Tous mes voeux pour cette nouvelle année, avec peut-être quelques bonnes résolutions à la clé ?
Joël Chevassus