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Deux écouteurs pour le iBasso DX320

Le baladeur iBasso DX320 représente le sommet de la gamme du constructeur asiatique. Il embarque en outre un double DAC ROHM BD34301EKV compatible 32 bits / 768 kHz, DSD512 et MQA 16x. 

Ce baladeur haut de gamme se veut évolutif et adopte un module d’amplification amovible et interchangeable. Le modèle installé en standard adopte des sorties symétriques jack 4,4 mm et 2,5 mm, ainsi qu’une sortie asymétrique jack 3,5 mm. Avec une puissance pouvant atteindre 1200 mW sous 32 ohms, il peut alimenter efficacement un large panel de casques ou écouteurs. Enfin, le baladeur iBasso DX320 utilise un double système d’exploitation, à savoir Android et Mango OS, pour accéder aux services de streaming et optimiser son fonctionnement en fonction de votre usage. J’ai eu un peu de difficulté à vrai dire pour m’approprier le mode de fonctionnement de ce baladeur iBasso.

Mais j’ai réussi à me faire au mode de fonctionnement de l’appli Mango Player dont les modalités de chargement de la musique dans la mémoire interne de l’appareil ne sont pas forcément des plus ergonomiques. En utilisant le système Android, j’ai réussi à télécharger l’application de streaming Tidal, ainsi que Roon ARC, de quoi se faire déjà une bonne idée du potentiel en lecture audio du iBasso DX320. L’utilisation de DAC montés en parallèle pour chaque canal permet d’obtenir une sortie entièrement symétrique, et ainsi de réduire efficacement la distorsion, mais également d’optimiser la séparation des canaux et le rapport signal/bruit. Ce double DAC s’associe à un contrôleur FPGA-Master spécifiquement conçu pour l’iBasso DX320. Il permet de réguler les données pour garantir un signal stable et fidèle. Deux horloges cadencent les signaux en fonction du type de fichier utilisé et de sa fréquence d’échantillonnage.

Le baladeur iBasso DX320 présente la particularité d’embarquer une section d’amplification (AMP) amovible pour une plus grande flexibilité, et répondre aux besoins de l’utilisateur. Sincèrement, l’appareil m’est apparu déjà extrêmement polyvalent avec son gain variable, permettant une excellente adaptation aux casques de différentes impédances et sensibilité.

C’est d’ailleurs tout l’intérêt de ce double essai de deux écouteurs intra-auriculaires, dont les caractéristiques diffèrent quelque peu : les Meze Rai Penta affichent une sensibilité de 100 dB SPL/1mW et une impédance de 20 Ω, tandis que les Thieaudio Monarch MK2 annoncent 108 dB de sensibilité pour une impédance de 36 Ω. Sur le papier, l’écart ne paraît pas abyssal, mais les Thieaudio sont bien plus exigeants que les Meze. En effet, ces derniers semblent s’adapter à n’importe quelle source, voire même un simple smartphone conventionnel. Le module d’amplification AMP11 MKIIs, équipant d’origine le baladeur iBasso DX320, profite d’une conception entièrement symétrique basée sur des composants discrets. Il comprend en outre deux sorties symétriques mini-jack 2,5 mm et jack 4,4 mm, ainsi qu’une sortie asymétrique mini-jack 3,5 mm. Cette dernière peut également faire office de sortie coaxiale pour être reliée à un DAC externe. Comme mentionné en introduction, la puissance d’amplification du module d’origine du baladeur iBasso DX320 s’établit à 1240 mW sous 32 ohms en symétrique, ce qui assure une polyvalence optimale avec tout casque ou paire d’écouteurs.

Enfin, il est également possible de commuter les différentes sorties sur un niveau ligne pour utiliser le baladeur iBasso DX320 comme source avec un amplificateur externe, voilà de quoi en faire un petit couteau suisse, aux multiples facettes. iBasso propose néanmoins, afin d’étendre encore le champ des possibles, de remplacer le module d’amplification d’origine par deux autres modules plus puissants : l’iBasso AMP12 ou AMP13. Ces modules permettent de changer la signature sonore et les performances (puissance et autonomie). Ils profitent d’une conception entièrement symétrique, à la fois sur le circuit d’amplification et celui d’alimentation. 

Le baladeur iBasso DX320 dispose d’un grand écran tactile sans bordures. Celui-ci profite d’une diagonale de 6.5″ pour une résolution de 2340 x 1080 pixels. Sa luminosité et son niveau de contraste l’autorisent ainsi à jouer le rôle de baladeur vidéo. Le DX320 embarque un processeur à 8 cœurs Qualcomm Snapdragon 660, associé à 6 Go de RAM.

Pour garantir une alimentation optimale des différents composants, il intègre deux batteries distinctes. La première est en charge d’alimenter la section numérique du baladeur, tandis que la seconde est dédiée à l’amplification. Outre une autonomie accrue pouvant atteindre jusqu’à 10 heures, cette double alimentation présente l’avantage majeur de réduire les interférences entre les circuits numériques et analogiques pour abaisser ainsi la distorsion. Lorsqu’il est mis en marche, le baladeur iBasso DX320 offre la possibilité de démarrer sur deux systèmes d’exploitation différents : Android 11 ou Mango OS. Lorsqu’il est démarré sur Android, sa connexion WiFi lui permet d’installer et d’accéder aux applications de la majorité des services de musique en ligne comme Spotify, Deezer, Qobuz, Tidal, ou bien encore Amazon Music. La prise en charge du WiFi 5 GHz, ainsi que sa double antenne MIMO assurent alors un très haut débit de réception, atout indéniable pour profiter pleinement des services de musique HD. Enfin, lorsque le baladeur est démarré sur Mango OS, il favorise avant tout la lecture des fichiers stockés dans votre bibliothèque musicale, pour ceux qui ne veulent pas s’encombrer d’autres fonctions que celle de pur baladeur numérique…

Le baladeur audiophile iBasso DX320 prend en charge un très large panel de formats audio haute résolution comme le FLAC, WAV, WMA, AIFF jusqu’à 32 bits / 768 kHz, ainsi que le DSD et le MQA (qui sait pour encore combien de temps?). Pour stocker ces fichiers de grande taille, le baladeur audiophile d’iBasso dispose d’une mémoire interne de 128 Go. Rassurez-vous pour les adeptes des fichiers volumineux, il est possible d’étendre ce stockage interne via une carte micro SD pour en accroitre significativement la capacité.

En plus du WiFi, le baladeur audiophile iBasso DX320 profite également d’un transmetteur Bluetooth 5.0. Celui-ci facilite l’écoute des musiques avec un casque ou des écouteurs sans fil, mais également avec un ampli connecté ou une paire d’enceintes Bluetooth. Ce transmetteur est associé à une antenne hautes performances afin d’optimiser la portée et d’assurer une liaison stable, même lorsque l’utilisateur s’éloigne de la source. Dans le DX320, iBasso a adopté une technologie FPGA-Master développée en interne. Le FPGA-Master, en tant que contrôleur du système audio, demande directement des données audio au SoC (Codec) et joue un rôle primordial dans le maintien de l’intégrité du signal. Il synchronise l’ensemble des flux audio en utilisant deux oscillateurs femtoseconde Accusilicon, afin d’obtenir une source d’horloge unique entièrement synchronisée. Le FPGA et les oscillateurs réduisent également la gigue à un niveau extrêmement bas, permettant d’obtenir un signal audio numérique en entrée de DAC exceptionnellement propre. Le FPGA de l’appareil permet également de réguler les priorités des différentes tâches afin de ne jamais surcharger le processeur et la mémoire interne.

Pour compléter le tableau, le baladeur haut de gamme d’iBasso est livré avec un set d’accessoires complet, y compris un étui en simili cuir permettant de protéger l’appareil et d’avoir une meilleure préhension. Comme je l’ai déjà mentionné plus haut, il est difficile de se faire un avis sur un baladeur audiophile sans l’associer à des écouteurs de qualité.

Pour les besoins de cet article, Audiophonics, le distributeur des produits iBasso, m’a mis à disposition deux paires d’écouteurs intra-auriculaires : les Thieaudio Monarch MK2, et les Meze Audio Rai Penta. Thieaudio est une marque chinoise assez récente puisqu’elle a été lancée en 2019. Les Thieaudio Monarch MK2 sont la série signature de la marque. La version MK2 a été complètement revisitée par rapport à la version originale, avec de nouveau haut-parleurs et un filtrage amélioré. Ces intra-auriculaires sont l’un des premiers modèles à intégrer parfaitement la technologie EST dans les aigus. Les aigus sont en effet confiés à des haut-parleurs électrostatiques de chez Sonion pour gagner en uniformité, en aération et en niveau de détail. La signature sonore du modèle Monarch reste ancrée sur des moyennes fréquences extrêmement riches, et joliment timbrées. Pour renforcer cette caractéristique, Thieaudio a reconfiguré ses haut-parleurs à armature, en s’appuyant sur pas moins de 4 haut-parleurs pour le médium. Le fait de doubler les haut-parleurs de médium a permis de réaliser des progrès en termes d’abaissement du niveau de distorsion globale, améliorant du même coup la clarté, la résolution et l’articulation dans les moyennes et hautes fréquences. Le haut-parleur de grave de 10 mm est un tout nouveau modèle à diaphragme composite. Avec une augmentation considérable de la tension de la membrane et de la force de l’aimant, le nouveau haut-parleur est supposé accroître sa plage dynamique de façon significative. Deux unités additionnelles viennent épauler le haut-parleur dynamique dans le grave, afin d’obtenir une fusion idéale avec le bas médium. Avec cette nouvelle version du Monarch, Thieaudio a également fait évoluer le câblage. Le câble multibrins du Monarch MK2 possède des conducteurs en cuivre OCC 26AWG plaqués argent pur, l’incorporation de brins supplémentaires lui conférant un son plus dense. La technologie « Smart Switch » concerne les connecteurs qui sont totalement modulaires. Il s’agit de fiches interchangeables permettant de choisir entre une terminaison symétrique jack de 4.4mm, symétrique jack de 2,5mm, ou bien asymétrique jack de 3,5mm. Plutôt pratique par rapport à l’empilage d’appendices différents. La conception globale respire vraiment la solidité de fabrication, ce qui met en confiance au regard de la fragilité de certains produits. Thieaudio propose un grand nombre de paires d’embouts, blancs et noirs, au nombre de six, et pas forcément adaptées à toutes les oreilles (les noirs me semblent assez inadaptés aux miennes en tout cas). C’est loin d’être un détail lorsqu’on sait l’importance d’une bonne adaptation des embouts pour garantir une bonne isolation des haut-parleurs…

L’autre proposition de ce test est la paire d’écouteurs intra-auriculaires de Meze Audio. Les Meze Rai Penta sont le haut de gamme d’intra-auriculaires de la marque. Les Meze Rai Penta sont dotés de cinq transducteurs, d’une coque en aluminium usinée dans la masse et d’un système propriétaire P.E.S. (Pressure Equalization System). Situé à l’arrière de la coque, l’évent permet de conserver une pression sonore constante au sein des coques et d’assurer une grande linéarité dans les basses fréquences. Avec quatre haut-parleurs à armatures pour les moyennes et hautes fréquences, plus un transducteur dynamique pour les fréquences graves, les Rai Penta représentent une solution un peu moins sophistiquée que celle de Thieaudio, du moins en apparence. Le câble fourni en standard est réalisé en cuivre, plaqué argent, avec prise jack en rhodium. Si ces écouteurs ne disposent pas d’un aussi joli set de fiches interchangeables  que le modèle chinois, il offrent en revanche une panoplie d’embouts permettant une meilleure adaptation aux oreilles de leur utilisateur notamment grâce à leur forme et leur taille plus contenue. Ils sont également plus discrets que les Monarch MKII, sans doute un peu plus fragiles également…

Impressions d’écoute :

L’iBasso DX320 offre un intérêt indéniable dans son exploitation des formats haute résolution et notamment DSD. Si pas mal de lecteurs ont tendance à parfois gommer les différences entre fichiers DSD et PCM, ce baladeur audiophile les rend assez évidentes. Ainsi, l’écoute d’albums DSD sur le iBasso est un pur plaisir. C’est d’ailleurs sur les formats haute résolution qu’il fait vraiment la différence avec un smartphone. Dans l’ensemble, j’ai noté une meilleure tenue du grave, des aigus plus fins, davantage d’informations d’ambiance, plus d’aération, et des timbres plus saturés que ceux de mon iPhone 13. La gestion du volume plus progressive du baladeur iBasso est sans commune mesure avec celle de l’iPhone. Elle apporte un niveau de confort incomparable. Avec l’iPhone, on a presque la sensation d’écouter trop fort ou pas assez. Je pense qu’outre la progressivité du volume et le réglage du gain, le niveau de distorsion plus bas de l’iBasso DX320 permet de vraiment profiter de la musique, quel que soit le niveau sonore. L’utilisation de l’application dédiée Mango audio (disponible aussi bien sur Mango OS que sur Android 11) permet de profiter à plein   des   formats  natifs  DSD  ou   PCM haute résolution.

C’est à mon avis la solution la plus qualitative, par rapport aux autres applications de streaming, et même comparé à Roon ARC avec des fichiers téléchargés directement sur l’iBasso. Le baladeur audiophile d’iBasso est en revanche assez encombrant. Difficile de le faire tenir dans une poche de son blouson : ni son poids ni ses dimensions ne permettent de l’oublier vraiment. Cela en fait davantage une source qualitative qu’on emportera avec soi pour l’utiliser au calme, voire confortablement installé dans un train ou à l’arrière d’une voiture. On n’ira de toute évidence pas faire son jogging avec. Peu de DAP autorisent d’ailleurs un tel usage, mais le DX320 ne vient clairement pas changer la donne. Concernant l’utilisation au quotidien du  DAP iBasso, elle s’avère assez simple malgré quelques petits détails qui pourraient être améliorés, telle la suppression automatique des pochettes d’album lorsqu’on a supprimé les fichiers en question dans le gestionnaire de fichiers. Je ferai l’impasse sur les fonctions du baladeur que je considère « marginales »,  telles que les applications de jeux ou internet que je n’ai pas utilisées. L’installation d’application tierces est assez aisée et j’ai pu très facilement installer le service de streaming Tidal et l’application Roon ARC. L’écoute de ces services de streaming en ligne ne se révèle d’ailleurs pas aussi qualitative que celle du lecteur de fichiers musicaux internes Mango, mais elle permet en revanche d’avoir accès en continu à une vaste bibliothèque musicale, sous réserve de disposer d’une connexion réseau.

Comme je le mentionnais plus haut, les deux paires d’écouteurs s’adaptent tout à fait à l’iBasso DX320. Les Thieaudio Monarch MK2 nécessitent à mon avis de régler le gain du baladeur sur la position intermédiaire, alors que les Meze Rai Penta sont plus à l’aise sur la position basse. Une fois ces réglages effectués, je dirais qu’on est globalement confronté à deux typologies d’écoutes différentes. Les Thieaudio proposent une écoute très pleine dans les médiums alors que les Meze semblent offrir une bande passante plus large, mais aussi des moyennes fréquences moins riches et variées que leurs concurrents chinois. La musique semble plus nerveuse et plus directe avec les Meze, tandis qu’elle est plus posée, plus ronde, avec les Thieaudio. Ainsi, les aigus sont un peu plus lisses et moins définis avec les Monarch MK2. Les Meze se révèlent moins confortables dans les aigus, mais laissent passer aussi davantage de détails… Il s’agit donc avant tout d’une question de goûts et d’esthétique sonore. A l’écoute des lieder de Clara Schumann, interprétés par Alice Ferrière accompagnée par Nicolas Royez au piano, les Monarch MK2 offrent davantage de plaisir grâce à leur registre médium très riche. En comparaison, les Rai Penta proposent une voix un peu plus haut perchée, moins chaleureuse, et bien que le piano paraisse plus nuancé et plus présent. Les enregistrements de voix ne tournent d’ailleurs pas toujours à l’avantage des Thieaudio. Par exemple, l’album « Cloudbusting » de Sarah Fairfield favorise les écouteurs Meze avec une sensation de présence accrue par rapport aux Thieaudio. Ce n’est clairement pas non plus le jour et la nuit entre les deux paires d’intra-auriculaires sur cet enregistrement, et j’ai eu la sensation que les Thieaudio favorisent une esthétique sonore plus douce et chatoyante que les Meze, qui eux sont peut-être plus neutres.

En allant sur de la musique orchestrale, ma préférence va néanmoins nettement aux Rai Penta. J’ai eu l’impression que leur niveau de distorsion est plus faible que celui des Monarch MK2, surtout sur les passages où l’orchestre joue au complet. Les Thieaudio m’ont paru ainsi plus fatiguants que les Meze à l’écoute du troisième concerto pour piano de Prokofiev sur l’enregistrement de Byron Janis avec l’orchestre philharmonique de Moscou dirigé par Kondrashin. Les tutti passent nettement mieux, et l’articulation du piano ainsi que la dynamique générale de l’enregistrement m’ont parus supérieures avec les Meze Rai Penta. En écoutant des albums DSD sur le player Mango, j’ai pu me faire une meilleure idée du niveau de définition de chaque paire d’écouteurs. L’album des Katona twins « Le grand Tango », paru chez Channel Classics, semble plus riche et subtil avec les Thieaudio qu’avec les Meze. La diversité tonale des Monarch MK2 fait ici vraiment la différence. Tout semble en fait plus sec et détimbré avec les Rai Penta en comparaison de leurs concurrents chinois. Ce n’est pas non plus désagréable, mais c’est un peu l’écart qu’on constate entre un matériel trop analytique et un autre plus chaleureux. En ce qui concerne les impacts des mains frappant les caisses de guitares, ou bien encore les vibrations des cordes, on ressent davantage de texture, de matière avec les Monarch MK2. C’est un résultat pour moi beaucoup plus réaliste que la perspective offerte par les Meze. La richesse de timbres des Monarch MK2 permet d’obtenir à mon avis une balance tonale plus équilibrée, plus juste, mais surtout plus plaisante.

Sur la cinquième symphonie de Tchaïkovski par Gianandrea Noseda à la tête du LSO (enregistrement DSD paru récemment chez le label LSO Live), la hiérarchie s’inverse : les Rai Penta prennent l’ascendant grâce à leur image stéréo tridimensionnelle plus structurée que celle des Monarch MK2. Leur bande passante plus large permet également de mieux distinguer le jeu des contrebasses, et leur faible niveau de distorsion procure une écoute un peu moins fatigante que celles des intra-auriculaires de Thieaudio. On ressent également davantage de tension, cet élan palpable qui vous empêche de vous détacher de la musique et d’appuyer sur le bouton stop. La sensation d’espace et l’aération proposées par les Rai Penta sont vraiment des éléments clés pour l’écoute de musique symphonique et de grand ensembles orchestraux.

En écoutant le second concerto pour piano de Beethoven de Maurizio Pollini avec le Philharmonique de Berlin sous la baguette de Claudio Abbado (réédition DSD du coffret Esoteric de l’intégrale des concerti), on retrouve avec les Meze une grande clarté mais sans éprouver pour autant une sensation d’image tridimensionnelle aussi impressionnante que sur la 5ème de Tchaikovsky. Les écouteurs Thieaudio proposent néanmoins une écoute encore plus plate qu’avec les Meze. L’impact de la prise de son reste donc un facteur primordial… Les timbres des sections à cordes sont plus diversifiés avec les Monarch MK2. Il y a aussi une sensation d’une plus grande fluidité et d’un meilleur legato. Je ne saurais dire en fait la paire d’écouteurs que je préfère sur cet enregistrement, l’idéal étant sans doute une association des qualités intrinsèques des deux protagonistes…

Conclusion :

Les deux paires d’écouteurs ont leur personnalité propre, ainsi qu’une signature sonore facilement identifiable, et sont tout à fait recommandables dans le cadre de l’utilisation d’un baladeur iBasso DX320. Chacun choisira donc en fonction de ses attentes personnelles. Si on doit toutefois mettre en exergue les points forts et points faibles de chaque compétiteur : Les Thieaudio ont pour principaux atouts leur look, leur robustesse de conception, leur bel équilibre tonal, ainsi qu’une sonorité plutôt chaude et joliment saturée dans les médiums, bien adaptée aux musiques modernes, aux voix ainsi qu’au jazz. En revanche, la taille des écouteurs et l’offre en matière d’embouts rendent leur port moins confortable que ceux des intra-auriculaires Meze. L’écoute à volume SPL élevé s’avère aussi plus fatigante avec les Thieaudio, et l’image stéréo est moins tridimensionnelle que celle de leur compétiteur roumain. Les Meze offrent de leur côté une bande passante très large, ainsi qu’une grande résolution, quitte à passer pour trop analytiques. Ils sont discrets et leur port s’avère très agréable. On les oublierait presque et leur niveau de distorsion, subjectivement très bas, accentue cette sensation de confort. L’image stéréo est superlative pour des écouteurs, ce qui est très appréciable à l’écoute de musique classique. Leur faible impédance leur permet par ailleurs d’être utilisés sans problème avec un smartphone. Par contre, leur conception très fine fait  que le cordon est sans doute beaucoup plus fragile que celui des Thieaudio. Il faudra donc être particulièrement vigilant dans leur manipulation. Les câbles ont d’ailleurs tendance à s’emmêler facilement lorsqu’on les sort de leur étui. Leur signature sonore est objectivement un peu montante, plus froide en tout cas que celle des écouteurs chinois. La qualité de timbres est donc en retrait par rapport aux Thieaudio. Privilégiant les critères de versatilité et de confort, j’ai choisi personnellement à la fin de ce test de conserver les Meze Rai Penta, ainsi que le baladeur iBasso DX320, particulièrement polyvalent malgré un encombrement à bien prendre en compte avant achat.   JC

Prix des modèles testés :

iBasso DX320 : 1.549 € TTC

Thieaudio Monarch MK2 : 1.199 € TTC

Meze Rai Penta : 1.099 € TTC

Distribution : https://www.audiophonics.fr/

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