J’ai déjà réalisé un grand nombre de bancs d’essai concernant les enceintes conçues et manufacturées par Lawrence Liao, patron de la société Lawrence Audio, basée Taipei (Taïwan).
J’ai en fait déjà écrit sur les Violins, Double Bass, Penguins, Doves de chez Lawrence Audio. Il manquait en effet encore à ma collection les Harps.
Cinq critiques de la part du même auteur, cela constitue indubitablement une longue série, mais les Harps pourraient très bien être une sorte de point d’orgue de cette longue relation avec Lawrence Liao et Angela Yang, qui sont devenus au fil du temps de vrais amis.
C’est aussi l’occasion de célébrer le 25e anniversaire de la marque Lawrence Audio, qui n’est donc pas à proprement parler un nouveau venu dans ce microcosme très congestionné des enceintes de haute fidélité !
La Harp représente par ailleurs à elle seule une croisée des chemins dans le travail de Lawrence Liao car elle constitue une forme hybride dans le catalogue Lawrence Audio, en empruntant ses formes à la série des instruments de musique, et ses haut- parleurs Thiel & Partners à la plus récente série «Bird».
La Harp pourrait finalement s’avérer être l’enceinte la plus aboutie jamais conçue par Lawrence Liao.
Il ne fait aucun doute que sa forme et le travail du bois ne laisseront personne indifférent. Et l’évocation stylistique de l’instrument semble être assez évidente pour la grande majorité des personnes à qui j’ai présenté ces enceintes, même si on reste dans une perspective très personnelle et asiatique.
Le travail du bois sur les Harps est exceptionnel. Je ne connais pas d’autre marque offrant une telle créativité dans le dessin de l’enceinte, sauf peut-être Vivid Audio, mais dans un style bien différent.
Certains autres fabricants utilisant les mêmes haut-parleurs Accuton peuvent offrir une meilleure qualité de bois et de finition, à l’instar de la société allemande Tidal Audio GmbH qui ne compte pas le nombre de couches de verni qu’elle applique sur ses caisses.
Mais cela reste des caisses, de jolies caisses, mais en termes de design et de créativité, la société taïwanaise va simplement bien plus loin et ne se commettrait pas à réaliser une enceinte Bugatti qui n’évoque pas plus élégamment les formes des célèbres bolides de sport…
Lawrence Liao, avant d’être entrepreneur, est un artiste. Il conçoit ses enceintes avec son cœur et sa sensibilité. Il y a une forme de continuité entre sa personne et ses réalisations. On a vraiment l’impression en le voyant que ses enceintes sont une part de lui-même. C’est bien évidemment une sensation très personnelle, mais parfois cela est tellement lourd de sens que c’est impossible de ne pas le mentionner.
Beaucoup d’amateurs européens pourront être réfractaires à ce design très particulier, mais il est dicile de ne pas être admiratif du travail effectué sur ces enceintes.
Un revendeur de matériel hifi lorsqu’il les a vues chez moi m’a dit « ce sont des enceintes difficiles à vendre à un public occidental, mais il faut quand même bien reconnaître que ce sont de magnifiques objets d’art ».
Et je suis vraiment d’accord avec lui, sauf qu’au final, je les trouve personnellement très belles et que cette singularité asiatique ne me dérange pas le moins du monde.
La sophistication des Harps met en exergue une foultitude de détails comme les cordes matérialisées en relief sur les flancs latéraux, la forme galbée à l’arrière ainsi que la remontée de la crosse à l’arrière. Les motifs sculptés sur le socle constitue également un rappel du raffinement de fabrication de cet instrument à cordes pincées. Les différentes essences de bois, teintes et veinages utilisés en font vraiment une enceinte qui sort de l’ordinaire, défiant tous les canons esthétiques du genre. Bref, on déteste ou on adore, mais on ne peut rester insensible à la proposition de Laurence Liao.
Pour en savoir plus, lisez la suite de notre article sur le magazine.
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