2 – Golden Tulipe
C’est pratiquement l’annexe du Radisson Blu Sobieski, mais c’est clairement une dépendance de luxe !
Un seul étage d’exposition au Golden Tulipe, et aucune chambre à coucher, mais de vraies salles de conférences, séminaires ou de réceptions. Cela change la donne, et permet aux systèmes exposés de s’exprimer avec beaucoup plus d’aisance.
Le nombre de pièces disponibles est en revanche très limité, et les abonnés historiques gardent leur emplacement très précieusement d’une année sur l’autre.
C’est le cas de l’autrichien Ayon, dont le patron, Gerhard Hirt, est présent depuis de nombreuses années.
Gerhard dévoile toujours ses dernières nouveautés et alterne d’une année sur l’autre son choix d’enceintes : soit Ayon, soit Lumen White. Il y a toujours cette dualité chez Mr Hirt qui conçoit ses propres enceintes et participe aussi activement à la conception de celles de Lumen White dont il est copropriétaire avec Hartmut Roemer.
Cette année, c’était le tour de Lumen White qui présentait une paire de Kyaras en association avec les électroniques Ayon.
C’est un show millimétré que déroule Gerard Hirt. Rien n’est laissé au hasard : on présente en détail les différents maillons du système, on introduit chaque disque, enregistrement proposé, et on offre un bon verre de vin à ses spectateurs, tout en prenant soin que la salle n’accepte plus personne lorsque les places assises sont toutes pourvues. Du travail à l’ancienne, et un vrai professionnalisme !
Cela a l’air pourtant si évident que quasiment plus personne ne respecte ces règles guidant le parfait déroulement d’une démonstration de système hifi. En tout cas, c’est suffisamment rare pour mériter d’être souligné !
J’ai assisté à deux séries de démonstration pour m’assurer de la reproductibilité de la prestation. C’était un poil meilleur la seconde fois, sans doute parce que le niveau sonore était un peu plus élevé que la première, renforçant le réalisme. Mais à ces deux reprises, l’exécution de la démonstration était parfaite : une vraie machine de guerre.
Quand à la qualité du son, c’était sans nul doute ce que j’ai entendu de mieux durant ces trois jours. Un son propre, précis, holographique, beaucoup de présence et des timbres d’une grande justesse.
Bien sûr les extraits choisis ne laissaient pas grand chose au hasard, mais cela reste une très belle démonstration, la meilleure du salon, et la preuve d’un savoir faire indéniable. Ces électroniques Ayon sont extrêmement transparentes.
Les voisins n’ont pas rencontré le même succès, malgré un budget et des moyens évidents. Accuphase et Estelon vont peut-être trop dans la même direction pour pouvoir se rencontrer. Toujours est-il que, si cette grande salle permettait en toute logique aux Estelon Extreme de s’exprimer pleinement, le son restait un tantinet clinique, trop éthéré, trop froid, pour profiter totalement des capacités de ces différents maillons.
Les choix musicaux, un peu trop démonstratifs, rajoutaient également à ce manque d’humanité. Il aurait fallu aller vers des grandes oeuvres symphoniques pour peut-être mieux apprécier le potentiel d’un tel système, ce que je n’ai personnellement pas pu expérimenter…
Le stand Lampizator était un peu plus à l’étroit. Moins grande salle, et pourtant de très grosses enceintes : les Sveda Gabi, colonnes amplifiées de quasiment deux mètres. Des monstres que le dernier DAC Horizon alimentait directement, câblé par des interconnects KBL Himalaya Il.
Ce stand réunissait ainsi la fine fleur de la production high-end polonaise.
Comme chez Ayon, la Playlist avait été soigneusement choisie, mais le représentant présent dans la salle ne s’attardait pas en revanche en explication diverses et variées. Il faut reconnaître que le système n’était pas composé de beaucoup de maillons, et que ces nouvelles Gabi étaient tellement nouvelles qu’il y a peu de littérature disponible les concernant.
En revanche, la playlist était plus hétéroclite que celle d’Ayon, et la prise de risque un peu plus importante.
Il est clair également que ce type d’enceintes est plus à même de donner dans le démonstratif et nous sommes passés de la musique symphonique au rock bodybuildé de Rage Against the Machine avec le même bonheur. C’est une écoute d’ailleurs très immersive et définie, totalement dénuée de toute pointe d’acidité numérique. Bref, un réel bonheur. Je n’ose imaginer le résultat qu’aurait pu obtenir Lampizator et Sveda s’ils avaient bénéficié d’une plus grande salle à l’instar d’Ayon ou d’Estelon… Indéniablement, la dynamique des enceintes de Sveda Audio est monstrueuse. En tout cas, ma paire de Vivid Audio G1 Spirit n’est pas capable d’aller aussi loin sur « Killing in the Name ».
Ce DAC Horizon semble définitivement une belle avancée en termes de naturel et de réalisme. Lukasz Fikus n’a certes pas lésiné sur les moyens mis en œuvre pour cette réalisation qui pèse ses 50 kg sur la balance. Impressionnant pour un DAC – préamplificateur, même si le boîtier en métal usiné dans la masse n’y est pas étranger…
Comme les précédentes réalisations de LampizatOr, l’Horizon revendique une finition épurée mais haut de gamme avec notamment son afficheur de volume (et d’entrée sélectionnée) à base de tubes Nixie.
Il repousse les limites posées par le précédent Pacific DAC, en offrant un nouveau DSP, de nouveaux circuits imprimés 4 couches à feuilles de cuivre, ainsi que le câblage interne tout en argent.
L’alimentation, à base de transformateurs spécialement conçus sur cahier des charges, est régulée en 17 points. Enfin, l’Horizon n’utilise aucun schéma de contre réaction.
Reste un prix, certes particulièrement élevé pour un produit souvent vendu en direct, dépassant les 50 K€ TTC. C’est le coût de l’exclusivité pour un appareil qui ne ressemblera à nul autre, et dont la réalisation a été faite sans aucun compromis…
Cube Audio présentait le reste de sa gamme dans une salle peut-être un peu trop grande. J’ai retrouvé avec plaisir les Nénuphars, et découvert ces grosses enceintes associant un woofer de 38 cm au large bande maison. C’était peut-être un stand pour initiés mais je suis resté un peu en dehors, ne rentrant pas complètement dans la musique, et je n’ai pas retrouvé finalement tout le potentiel que j’avais pu déceler dans mon auditorium. Les salons ne sont pas toujours les meilleurs endroits pour découvrir un produit.
Avatar Audio, marque polonaise, présentait deux modèles d’enceintes Holophony : les numéros 2 et 3 (Mark III). Ces enceintes étaient alimentées par un nouvel amplificateur Audio-Akustyka Class-A Talisman avec DAC intégré.
Les électroniques reposaient sur les dispositifs conçus par Avatar Audio anti-vibration Receptor, et le streamer était un modèle maison « LiveBit ». L’alimentation était filtrée par un conditionneur Gigawatt PC-4 EVO +.
Les enceintes d’une sensibilité élevée (96 / 98 dB) embarquent des haut-parleurs papiers vintages afin de conserver cette simplicité et fraîcheur des enceintes d’antan, ce dans des ébénisteries plus en phase avec les standards modernes.
Le son délivré par ce système était plutôt chaud, avec des attaques légèrement émoussées mais une cohérence d’ensemble qui faisait sans doute l’intérêt de cette composition. Quelque jolies ambiances de club de jazz. Presque l’antithèse du système Accuphase – Estelon…
Le distributeur Grobel Audio faisait fonctionner des enceintes Franco Serblin Accordo Essence avec des amplificateurs Jadis et un système à bandes.
Je n’aime généralement pas ce type d’écoute trop consensuelle, avec généralement pas mal de blues comme thématique principale.
C’est pour moi l’archétype de la volonté de ne prendre aucun risque et de limiter les ambitions d’un système au strict minimum.
Bref, je n’ai pas trop accroché, mais c’était presque couru d’avance…
Sulek est un fabricant de câbles local. Il était associé pour l’occasion à des partenaires comme Vinius Audio (contrôleurs de volume passifs), EAR Yoshino et Reed (platines vinyles), pour alimenter des enceintes Audio Note.
Un son vintage, sans aucune forme de brillance artificielle : une pause pour audiophile old style plutôt agréable au final dans un univers globalement focalisé sur l’hyper définition.