Quoi de plus conventionnel et de plus bling bling que de célébrer un 250ème anniversaire Beethoven avec une équipe de choc pour interpréter le Triple Concerto ?
Ce nouvel enregistrement live de Daniel Barenboim, en tant que pianiste et chef d’orchestre, avec la violoniste Anne-Sophie Mutter, le violoncelliste Yo-Yo Ma et le West-Eastern Divan Orchestra tient malheureusement ses promesses.
On aurait pu rêver plus original, mais la distribution et les sirènes du marketing de la maison d’édition imposent un carcan difficile à contourner.
Mais la palme revient, comme trop souvent ces dernières années, à la qualité d’enregistrement plus que passable, et qui vient balayer tout intérêt audiophile pour ce type de production…
Même la version de 70 par Karajan sonne mieux, celle avec David Oistrakh, Mstislav Rostropovich et Sviatoslav Richter, c’est pour dire. Et je préfère ne rien dire sur le côté artistique… car il y a peu d’unité dans ce trio de solistes, même si de grandes qualités de jeu sont mises en avant. On passe d’un zoom à l’autre sur chaque soliste, avec une bande orchestrale de fond qui fusionne comme un aplat, sans impression d’un réel espace sonore. Pourtant durant la toute première minute du concerto, on se prend à espérer en percevant les bruits de fond de cet enregistrement live, la densité des contrebasses, le bruit des micros, et puis l’arrivée de l’orchestre vient enterrer définitivement tout espoir.
La septième symphonie ne vient que confirmer la déficience de la prise de son et de post production de Deutsche Grammophon. Ce n’est pas franchement mauvais, mais rien ne ressort de cette version standardisée et peu inspirée.
On en vient à se demander comment de petits labels arrivent à sortir un son de si bonne qualité avec des moyens clairement plus modestes que la maison allemande. Sur un ordinateur, les versions YouTube ou Spotify ne laissent pourtant pas cette impression de qualité sonore si médiocre.
A écouter donc de préférence en streaming sur un ordinateur, ou sur un autoradio d’entrée de gamme dans une berline diesel ancienne.
- Titre: Beethoven Triple Concerto – 7ème symphonie.
- Artistes: Anne-Sophie Mutter (violon), Yo-Yo Ma (violoncelle), Daniel Baremboim (piano, et conduction), West-Eastern Divan Orchestra.
- Format: PCM 24 bit, 48 kHz
- Ingénieurs du son : Wolfgang Schiefermair / Julian Schwenkner
- Editeur/Label: Deutsche Grammophon
- Année: 2020
- Genre: Classique
- Intérêt du format HD (Exceptionnel, Réel, Discutable): Discutable.
Bonjour
dommage pour la « qualité » du son, pour une fois que je vois sourire Anne-Sophie Mutter !! je ne suis pas sa carrière assidument mais les photos d’elle la montraient le plus souvent….heu…..sérieuse.
Que dire? dommage qu’un label « de légende » comme Deutsche Grammophon puisse sortir un disque mal fait. Ils n’écoutent pas leurs produits avant de les lancer? à moins que Deutsche Grammophon ne suive la ligne de la Deutsche Bank : nous sommes au bord du gouffre mais nous allons faire un grand pas en avant !
Heureux de voir que Audiophile Magazine résiste à la tempête, continuez comme ça !!
Bonjour,
Parfois certaines maisons de disques préfèrent pointer sur une production qui passera mieux sur un autoradio ou un lecteur MP3, qu’une chaîne hifi de qualité qui ne représente pas un gros potentiel de ventes de disques.
Nos confrères de Diapason sont encore moins tendres que je ne le suis avec cet album, le travail de direction de Barenboim étant vivement critiqué.
Je pense malheureusement qu’il n’est pas le seul artisan de ce naufrage, mais il a clairement sa part de responsabilité…
Merci pour vos encouragements !