Ce numéro spécial «systèmes» ne devrait-il pas être au contraire un numéro ordinaire ?
En d’autres termes, pour une revue dédiée à la haute-fidélité, n’est-il pas normal d’envisager cette association de chaque maillon composant une chaîne hifi comme une logique systémique ?
C’est sans nul doute une question pertinente, et pourtant, les revues de hifi sont peuplées d’articles traitant séparément d’un seul et unique produit.
On pourrait presque y voir une intention machiavélique d’entretenir l’anarchie pour inciter les gens à se tromper, à revendre et à racheter… Sauf qu’au final, l’audiophile se trompe si souvent qu’il finit par organiser lui-même le marché de la seconde main et le sabordage des ventes de produits neufs. Nous ne sommes décidément plus à un paradoxe près…
Les ensembles présentés dans ce numéro, ainsi que la suite de notre dossier sur les réseaux informatiques, apportent un éclairage sur les bienfaits de la logique de gamme et de l’intérêt de rester chez un constructeur donné pour composer sa chaine hi-fi, mais aussi sur l’importance des accessoires anodins qui mettent en relation plusieurs appareils dans un même système, sans parler des avantages apportés par l’intégration de plusieurs fonctions, voire de toutes ou presque, au sein d’un seul et même appareil.
Mais au-delà de cette simple considération organisationnelle relative à nos chaines hifi, parler de systèmes revient également à considérer ce que nous avons perdu il n’y a pas si longtemps, et que nous nous efforçons de rebâtir progressivement : la vie sociale, les transports, la culture, bref tout ce qui s’oppose au repli sur soi et à l’individualisme forcené.
Parfois en effet, il faut sortir du système pour se rendre compte à quel point on est dépendant des autres, et à quel point les autres sont essentiels au maintien de notre équilibre personnel. Organiser sa dépendance et son indépendance, c’est la clé d’un système réussi. Et apparemment, il y a encore beaucoup de travail à faire avant d’arriver à un système juste un peu meilleur que celui d’avant.
On se rend compte alors combien chaque maillon a son importance dans notre société, des plus rutilants à ceux qui semblent les plus insignifiants…
Joël Chevassus
Bonjour,
toujours intéressé par vos publications, je regrette simplement que dans votre N°2, une partie des articles soient rédigés en Anglais (!)
Si j’ai pratiqué cette langue (pour raison professionnelles), il y a longtemps que je ne pratique plus et je n’ai donc plus la pratique, la version Française serait la bienvenue.
Cordialement
Philippe
Cher Monsieur,
Nous sommes sollicités par des lecteurs qui aimeraient pouvoir lire notre magazine en anglais, d’autres qui voudraient n’avoir que des articles en français, et tous s’entendent sur le fait que, malgré que notre publication soit totalement gratuite, ce n’est pas une raison pour ne pas en exiger davantage.
D’autres encore sont mécontents du format flipbook, trouvant que ça se charge trop lentement sur leur smartphone, et que le téléchargement du magazine en pdf n’est pas pratique. D’autres au contraire sont pleinement satisfaits du nouveau format.
Nous essayons pourtant de faire en sorte de contenter tout le monde, mais cela a forcément une limite.
La limite c’est celle du bénévolat et du respect d’autrui. Cette notion de respect est importante, elle vaut pour les fabricants et distributeurs qui sollicitent un banc d’essai sans aucune contrepartie financière, et elle vaut pour les lecteurs qui bénéficient d’une presse gratuite et plutôt qualitative par rapport à ce qui est disponible en format papier et payant. Dans quel monde vivons-nous d’ailleurs, cela devrait être exactement l’inverse.
Les rédacteurs d’Audiophile Magazine font ce qu’ils peuvent et ce qu’ils veulent, dans le sens où ils n’ont aucun lien de subordination avec les professionnels de ce secteur ni avec leur lectorat. Ils le font sur leur temps libre, qui pourtant est une ressource plutôt rare. Vous comprendrez donc que bien que nous comprenions parfaitement votre suggestion, nous ne pouvons satisfaire toutes les demandes particulières. Ces articles dans la langue de Shakespeare sont même, si on y pense bien, une façon distrayante de vous remettre à l’anglais. Regardons le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, c’est vraiment la seule façon d’avancer.
Cordialement.