Un monde sans limites
Je me suis souvent posé la question de l’existence d’une certaine perfection sonore.
Est-ce que celle-ci existe vraiment ? A chaque découverte d’un produit repoussant les limites du réalisme sonore, j’ai tendance à me dire qu’il sera difficile de faire mieux. Cela n’est pas sans me rappeler le sketch de Coluche sur le nouvel Omo qui était supposé laver plus blanc que blanc. C’est quoi en fait plus blanc que blanc ?
Chacun, bien évidemment, se trouve à une stade plus ou moins avancé de sa quête du réalisme sonore. Si je regarde en arrière mon propre parcours audiophile, j’ai la sensation d’avoir progressé tout au long de ces nombreuses années sans m’être vraiment égaré en chemin.
Je pense qu’une partie de la réponse à cette question de l’existence de la perfection sonore réside dans le constat de l’impossibilité d’avoir une acoustique totalement parfaite. Une illustration en est mon écoute d’enregistrements live qui me parait bien souvent plus convaincante et plus qualitative que les écoutes de musique vivante dans la salle de concert. Si la perception auditive dépasse le référentiel de la salle de concert, on pourrait valablement penser qu’on est arrivé au bout du bout. Et pourtant, même en faisant ce constat, j’arrive encore à faire progresser le niveau de réalisme de mes écoutes à domicile.
Il y a certainement un monde entre la réalité du concert et celle qui est retranscrite sur un enregistrement, où l’ingénieur du son a essayé de gommer les petites imperfections du live pour rendre le résultat artistique encore plus attrayant. Il faut prendre en compte également le fait qu’une place assise dans une grande salle de concert est toujours impactée par l’acoustique au point d’écoute, qui ne sera évidemment pas la même pour un autre fauteuil.
Partant ainsi du principe que le référentiel de la perfection n’existe pas, le mètre étalon n’est finalement que la succession de nos écoutes passées, qui forment une référence imparfaite, éphémère et très peu fiable…
On ne peut nier par ailleurs le progrès technique continu. L’amélioration des techniques est portée par ces mêmes personnes qui capitalisent sur une expérience d’écoute d’une vie, et qui cherchent sans cesse à améliorer les résultats de leurs enceintes, amplificateurs ou lecteurs, en s’appuyant aussi sur l’héritage de leurs prédécesseurs. Le numérique est constamment en amélioration. Si on regarde ne serait-ce que l’amélioration des DSP durant cette dernière décennie, il est indéniable qu’une enceinte comme la Kii Three n’a rien à voir en termes de performances avec ce qui pouvait se faire il y a 10 ans.
C’est en fait un miracle que nos oreilles soient capables de constater tout ça, et d’en apprécier les écarts de performances successifs qui sont parfois tellement modestes sur le papier ou à la mesure. Car s’il y a une limite, cela sera peut-être la faculté de nos oreilles. Dieu nous préserve de finir complètement sourds.
un article realiste qui resume ce que je pense depuis. la perfection n’existe pas
Oui c’est vrai. Mais l’idée même de cette perfection nous pousse à aller de l’avant, dans une quête qui peut s’avérer parfois déraisonnable…
Et si la perfection se voulait plurielle, penser avoir trouvé sa propre idée de la perfection peut finalement s’avérer salutaire, du moins du strict point de vue financier !
Sincères salutations.