3 – PGE Stadium :
C’est la partie la moins exotique du salon, l’ensemble des grandes marques étant représenté. Je ne m’attarderai donc pas sur chaque stand, mais citerai ce qui m’a le plus marqué.
Blumenhofer et Ypsilon ont été une très agréable surprise. Sans doute le meilleur son du salon, avec LampizatOr et Ayon.
J’ai souvent eu un bon ressenti avec ces enceintes allemandes durant mes passages à Munich.
Le sommet de la série Gioia nécessite bien évidemment pas mal d’espace pour s’exprimer. Mais cela fait partie des très bonnes écoutes de systèmes haut rendement. Et les électroniques Ypsilon ne sont jamais autant transcendées que lorsqu’elles sont associées à ce type d’enceintes hyper définies et douces en même temps. Les enceintes allemandes sont arrivées à baigner cette grande salle de musique jusqu’à être complètement indiscernables. Plutôt costaud comme performance au regard de leur emprise au sol !
La sélection musicale n’était pas forcément ma tasse de thé mais écouter du rock ou de la pop avec la vue plongeante sur le stade donne l’impression d’être au concert pour de vrai !
Dans un style plus convenu, Wilson Audio et d’Agostino / DCS (je ne sais pas ce que venait faire ce préamplificateur Audio Research au milieu de cet attelage) ont délivré une performance honorable. Wilson était présent dans deux salles et j’ai renoncé à visiter la seconde tant il y avait la queue pour y accéder. Les nouvelles Chronosonic XVX faisaient en effet le plein, amplifiées par un impressionnant Gryphon Apex. Je me suis donc contenté des « petites » Alexias, qui ne m’ont pas fait particulièrement chavirer. Mais le contraire aurait été de toute façon très étonnant.
ATC et CH Précision formaient une association que je n’avais pas encore entendue. Malgré les limitations de la salle, j’ai trouvé un certain potentiel à cette combinaison. Une restitution très rigoureuse et charpentée, sans pour autant sembler roborative.
Boulder et Audionec, je n’avais jamais non plus écouté une telle association. Audionec est présent de très fraiche date en Pologne et participait donc à son premier salon à Varsovie. Le distributeur polonais démarre doucement en exposant des enceintes de la gamme EVO (Evo 2 et 3 en l’occurence). Les Evo 2 étaient associées à un amplificateur et préamplificateur de la série 1100, ainsi qu’à un DAC Brinkmann et un serveur 432 EVO (ça fait beaucoup d’EVO…).
La salle ne permettait pas vraiment de se faire une idée très précises de ce que pouvait valoir ce combo, mais cela vaut le coup de creuser.
Les enceintes professionnelles allemandes HEDD Audio étaient associées aux électroniques Auralic, avec une orientation typée studio.
Cela manquait sans doute d’un peu de finesse et de romantisme, mais le résultat était globalement convaincant, surtout en considération du prix très modéré des moniteurs et caissons de la firme berlinoise…
B.Audio présentait ses électroniques (DAC/streamer et amplificateur) en compagnie d’une paire d’enceintes Intrada. Intrada est un facteur polonais, apparemment inspiré par la musique classique française (et le piano) puisque ses enceintes s’appellent respectivement, Maurice (Ravel), Claude (Debussy), Erik (Satie) et Lili (Boulanger). La restitution était honnête sans plus, beaucoup de bricolage et de déplacement de matériel sur ce stand pour espérer pouvoir en tirer quelque enseignement…
Un stand totalement danois avec Borresen et sa nouvelle série X, solidement accompagnée par les électroniques Aavik et les câbles Ansuz. J’ai bien aimé, c’est très complémentaire. Il y a une belle synergie entre chaque maillon et ça se ressent clairement à l’écoute. J’ai trouvé l’équilibre tonal assez bon et la dynamique ainsi que l’articulation plus que correctes.
Les électroniques slovaques Canor étaient alliées cette année aux américains du Wisconsin (Perlisten).
La colonne S7 de Perlisten utilise une technologie DPC-Array pour contrôler les moyennes/hautes fréquences, avec au centre un dôme en béryllium de 28 mm et deux dômes ultra-légers TPCD de 28 mm. Les haut-parleurs de graves sont fabriqués à partir de membranes en carbone à couches minces (TPCD). Les enceintes PerListen de la série S ont également l’honneur d’être les premières et les seules enceintes au monde à être certifiées THX Dominus, la note la plus élevée attribuée par THX.
J’ai été très agréablement surpris par la qualité globale de la démonstration. Le son était enveloppant, hyper défini, avec un zeste de chaleur et de grandes qualités tonales. C’était à mon avis un bon cran au dessus de ce qu’on troue généralement dans ces gammes de prix. Une belle réussite.
Les hollandais de Dutch & Dutch étaient associés à ceux de Grimm Audio. Un système minimaliste puisque le moniteur 8c embarque son amplification, son DAC, et son DSP, pour n’avoir besoin au final que d’une source numérique à la hauteur de ses capacités, ce que fait le MU1 de Grimm à la perfection.
Le DSP permet d’adapter par ailleurs le moniteur à l’environnement acoustique clairement pas optimal d’une tribune de stade de foot. Et le résultat était bien là. Un son très défini, saturé, et équilibré. Une très bonne écoute en ce qui me concerne, et une envie de vouloir découvrir ces enceintes hollandaises de plus près…
Le nouveau moniteur Epos ES14N de Karl-Heinz Fink faisait ses débuts à Varsovie, en compagnie d’un gros amplificateur Marton Opusculum Reference 3, en quelque sorte le « Vitus polonais ». Malgré leur taille modeste, ces haut-parleurs remplissaient totalement la salle avec une scène sonore XXL. Plutôt une belle découverte.
Une platine polonaise particulièrement sophistiquée que la J Sikora Reference avec son tout nouveau bras de lecture de la série KV MAX Zirconium On tombe ici dans l’excès de la hifi dite ésotérique avec une cellule Aidas Mammoth Gold dont le corps est construit à partir d’une défense de mammouth vieille de 120 000 ans…
Les enceintes berlinoises Soundspace Systems PIROL étaient alimentées par des électroniques Linnenberg.
La restitution étaient très attrayante, particulièrement dynamique et vivante avec un son ample et bien équilibré. Quelques petites duretés parfois, mais il faut dire que nos amis polonais avaient la main lourde sur la commande de volume.
Les enceintes AudioSolutions Vantage M viennent de Lituanie. Elles étaient associées au chouchou des gros amplis solid state du moment, le bloc de puissance Pilium et son préamplificateur. Les électroniques Rockna venaient compléter le setup, assez onéreux et ambitieux, mais qui ne délivra pas grand chose de concluant lorsque je suis passé. Le prix de ces enceintes (dépassant les 100 K€) me semble un peu disproportionné.
Une salle très haut de gamme avec de vraies enceintes full range high-end que sont les Marten Coltrane Momento 2. Si on rajoute une amplification / préamplification Tenor Audio et une source numérique du calibre du haut de gamme Wadax, alors on n’est pas surpris de se retrouver en face d’un système exceptionnel mais limité par la taille de la pièce. Ce système aurait vraiment mérité une grande salle, de celles occupées par Wilson Audio par exemple.
Pour conclure, un petit coup de coeur pour une production polonaise d’enceintes à pavillons, la société Horn Acoustic. Cette société a démarré en travaillant sur la conception de haut-parleurs pour d’autres sociétés comme Cube Audio et Pylon. Aujourd’hui, elle propose une enceinte très attachante, la Ferria.
La Ferria adopte une conception classique de haut-parleur passif à deux voies, prévue pour s’adapter à des tailles de dimensions moyennes. Elle embarque un haut-parleur de grave-médium de 8 pouces avec un cône en papier enduit. Grâce à son système magnétique robuste, le haut-parleur de grave-médium offre un rendement élevé et une très bonne réponse impulsionnelle. Le tweeter, qui fonctionne à l’intérieur d’un tube profilé « Tractrix », est une compression. Il est équipé d’un cône en Mylar d’un diamètre de 1,75 pouce et d’un aimant en néodyme.
Le son est à la fois vivant, assez suave et charpenté. Le mariage des deux typologies de HP semble par ailleurs plutôt réussi, apportant une bonne homogénéité sur l’ensemble de la bande passante et une image stéréo assez réaliste. Une très jolie découverte.
En résumé :
Mon tiercé gagnant pour cette édition 2022 du salon audio-vidéo de Varsovie est le suivant :
- Blumenhofer / Ypsilon
- Lampizator / Sveda
- Ayon / Lumen White
Ce sont les trois meilleures démonstrations auxquelles j’ai pu assister. Et sans doute ai-je manqué de saisir certains moments magiques sur d’autres stands, car après tout, le niveau qualitatif n’est pas forcément toujours linéaire sur un même stand pendant toute la durée d’un salon.
Néanmoins pour les 3 cités, je pense que le niveau de professionnalisme démontré m’autorise à penser qu’ils ont été constants durant ces 3 jours.
Au global, Varsovie représente bien un salon incontournable en Europe, avec un niveau de prestations en moyenne très élevé.
Alors pourquoi ne pas réserver votre week-end ainsi que votre billet d’avion pour l’édition 2023 ?
JC
Bonjour,
J’ai revendu mes Andra III à un ingénieur du son d’un studio parisien renommé. Il a eu des propos dythirambiques sur les enceintes Dutch & Dutch 8C, assez présentes dans les studios de mastering ret fort appréciées, malgré des Kii Three ayant une très bonne réputation.
Je n’ai pas franchi pas le pas pour 8C, pour cause d’abandon d’un système hdg inadapté à mes conditions d’écoute et à mes disponibilités d’écoute. Je ne voulais pas retomber dans les mêmes travers.
Il me semble qu’un banc d’essai estampillé Audio Magazine pour ces 8C s’impose. Excellents fêtes de fin d’année 2022.
Pourquoi pas ?
Il est vrai que ces moniteurs sont excellents. Il n’en demeure pas moins vrai que les Kii apportent en plus une faculté d’adaptation à l’environnement acoustique exceptionnelle.
mais ce sont deux très belles propositions, saluées d’ailleurs toutes deux par le monde professionnel.